Prévention des risques : Des élus têtus et courageux (tout le contraire des élus adréchois...)
De Léognan à La Brède, en passant par Martillac et Saint-Médard-d’Eyrans, une réunion a permis de faire le point trois semaines après les intempéries.
Le soleil qui domine depuis quelques jours enfin n’a pas fait oublier le triste souvenir des inondations. Il y a à peine trois semaines, le secteur de la communauté de communes de Montesquieu avait été particulièrement touché par le double effet de fortes précipitations et de sols saturés entraînant un débordement des rivières. L’objectif est désormais de dresser un bilan des incidents et de présenter le travail déjà amorcé pour éviter ces désagréments. En proposant une réunion mercredi matin au siège communautaire, le président Christian Tamarelle, également maire de Saint-Médard-d’Eyrans, tenait à s’adresser aux maires du canton et aux habitants sinistrés.
« Élus têtus »
De Léognan où certains commerces du centre-bourg ont subi des dégâts des eaux, à la zone industrielle de Martillac qu’il a fallu évacuer, en passant par Saint-Médard-d’Eyrans et La Brède, où plusieurs foyers ont été également touchés, Christian Tamarelle expliquait qu’il n’avait pas attendu pour solliciter et obtenir un rendez-vous auprès des services de la Préfecture : « Le sous-préfet est resté inflexible à nos demandes et n’a pas retenu le caractère d’urgence de notre situation. Croyez bien que l’on ne va pas attendre pour mettre des solutions en place. On va prendre nos responsabilités ». Un propos que retient particulièrement Céline Liébaut-Jany, maire de Cabanac, vice présidente en charge de l’environnement à la CdC : « Une des vertus cardinales des élus, c’est d’être têtu ». Mais, face à la complexité et la longueur des procédures concernant le traitement des cours d’eau qui ne rentrent pas dans le domaine public, Michel Dufranc, maire de La Brède n’y va pas non plus par quatre chemins : « Face à l’immobilisme de l’État, nous prendrons nos responsabilités et s’il le faut, on saisira le juge des référés en l’absence de réponses adaptées ».
Un état des lieux
Le ton est donné. Sans aller jusqu’à vouloir créer un rapport de force, Christian Tamarelle entend clairement solliciter régulièrement les services habilités et obtenir les réponses adaptées, au fur et à mesure de l’avancée des dossiers. « L’avantage, c’est que la CdC a récupéré en 2006 la compétence de la gestion et l’entretien des bassins versants. Nous avons déjà engagé 1,8 million d’euros. Sans cela, il faut croire que les dégâts auraient été certainement plus importants. »
D’ailleurs, un état des lieux suffisamment précis dressé par Emmanuel Norena, technicien rivière à la CdC Montesquieu permet d’évaluer les causes de ces inondations. L’influence de l’urbanisme et la viticulture, la présence de trois moulins sur le Saucats à La Brède, les deux grilles fixant une retenue au niveau du château de La Prade, l’absence d’un bassin de rétention à proximité de la ZAC du Filleau ou bien le busage sous dimensionné du Reys figurent en bon ordre à l’origine des problèmes constatés sur le terrain.
Les élus de la communauté de communes se sont engagés à réaliser un programme de travaux pluriannuel, mais celui-ci devra tenir compte des capacités d’investissement de la collectivité. La conclusion revient au président : « Nous sommes décidés à prendre nos responsabilités et faire des travaux, mais ces initiatives n’exonèrent en rien les obligations des propriétaires riverains de faire ce qu’il faut pour l’entretien des rivières "
Sylvain