Il n’est pas de bon ton de critiquer l'intercommunalité !
L'intercommunalité est une décision lourde de conséquence pour une ville et souvent le choix est teinté d'arrière pensées politiques. L'absence d'information et de concertation est particulièrement regrettable. Comment expliquer autrement le refus des élus adréchois d'interroger leurs administrés sur l'avenir de leur territoire ?
Quelle a été la part de calcul politicien chez nos élus ?
En 1999 la communauté Fréjus + St Raphael totalisait 77.000 habitants, donc l’intérêt de l’intercommunalité mise en place est simple à comprendre : c’est un moyen efficace pour prendre le contrôle des villes et villages situés dans sa périphérie immédiate !
Ce choix de rejoindre le littoral commence par se résumer en une perte de souveraineté : où est le bénéfice potentiel pour les citoyens ?
Quant aux « avantages financiers » annoncés ils sont du domaine du rêve car il existe un principe de réalité confirmé par le bilan financier actuel des différentes communautés d'agglomérations existantes : aucune Communauté d'Agglomération n'a su réduire le poids de la fiscalité, bien au contraire ! Seules quelques communautés de communes ont su maîtriser la charge financière…
Pourtant pour bien comprendre le discours de nos élus il est bon de savoir de quelle intercommunalité on parle ? Lors des réunions de bistrots ou de têtes à têtes élargis à quelques uns, on entretient savamment la confusion entre une "Intercommunalité de projets" dont tout le monde comprend l'intérêt et la nouvelle "administration intercommunale" qui est mise en place et dont on évite généralement de préciser l'organisation, et surtout le coût de cette dernière…
L’idée de départ de l’intercommunalité était qu’elle serait un moyen pour renforcer les collaborations entre villes voisines, partager la piscine, la patinoire, la cuisine centrale, bref réduire le poids des charges fixes.
Mais dans notre cas la commune abandonne une grande partie de sa souveraineté à un Etablissement Public Intercommunal (EPCI) qui lève ses propres impôts, fixe sa propre politique et l’impose (quel que soit le nombre d’élus siégeant).
Dans un monde ou la transparence politique est souvent à géométrie variable, dans un monde ou les entreprises ne reculent devant rien pour remporter des marchés publics, dans un monde ou certains élus se révèlent âpres au gain ou incompétents (NDLR: parfois les deux à la fois), cette intercommunalité nouvelle ouvre grand la porte à tous les excès.
Sur le plan de la démocratie participative, les règles de fonctionnement éloignent les élus de la sanction directe des électeurs.
Les conseils communautaires sont moins transparents que les conseils municipaux, pour la seule raison que beaucoup de décisions peuvent être déléguées au seul bureau de l'intercommunalité. Ainsi les élus minoritaires sont sous-représentés dans les organes de décision. Plus grave encore, un groupe politique peut facilement prendre le contrôle d'une Intercommunalité. Il lui suffit pour cela d'être majoritaire au sein d'une majorité de coalition.
La vigilance s’impose donc car la porte des abus de pouvoir d'un groupe politique, les embauches sur des motifs politiques accroîtront le recul de la démocratie locale et feront la part belle à l’absence de réduction de la pression fiscale... voila qui devrait suffire pour alerter les Adréchois et leur donner envie de s’interroger sur le bienfait de revenir sur ce choix imposé.
Bonne Lecture.